Également connue sous le nom de Web3, la troisième génération d'Internet promet plus d'autonomie à ses utilisateurs, sans être tributaire de la centralisation des informations sur des plateformes tierces. Dans cet article, nous allons définir le Web 3.0 et nous verrons comment il peut être utilisé par les PME.
Ce dont nous allons parler
La valeur croissante des données, combinée à la présence accrue des entreprises et des transactions commerciales sur Internet a créé un nouveau problème: le contrôle du trafic numérique repose entre les mains d'un petit nombre de fournisseurs, de serveurs et de logiciels.
C'est pour répondre à ce défi qu'est apparu le Web 3.0. Il s'agit d'un phénomène relativement récent, qui représente une solution possible à la centralisation de l'information et au contrôle des données sur Internet qui en découle. Selon une étude de Gartner (en anglais), d'ici à 2024, 25 % des entreprises utiliseront des applications ou des services en participation avec le Web 3.0.
Définition du Web 3.0
Voici la définition du Web 3.0, selon Gartner:
Le Web 3.0 vise à stimuler l'interaction et la collaboration entre humains et machines, et cherche à démocratiser le contrôle sur le contenu d'Internet. À l'heure actuelle, le Web 2.0 est un modèle "lecture-écriture", dans lequel les utilisateurs peuvent accéder au contenu de leurs pairs et aussi publier leurs propres contenus. Le Web 3.0 cherche à élargir ce modèle vers un modèle "lecture-écriture-interaction".
Cette nouvelle génération du web comprend de nombreuses nouvelles fonctionnalités et améliorations. Il s'agit notamment d'une interface plus conviviale, d'une sécurité accrue et d'un plus grand respect de la vie privée. En outre, le Web 3.0 permet à ses utilisateurs de trouver plus facilement les informations dont ils ont besoin et de les partager avec d'autres.
Comment fonctionne le Web 3.0
Maintenant que vous connaissez la définition du Web 3.0, il est temps de comprendre comment il fonctionne. La nouvelle génération d'Internet utilise la connexion directe entre utilisateurs à travers un système appelé peer-to-peer (P2P), qui utilise la technologie des chaînes de blocs.
La chaîne de blocs est une structure décentralisée basée sur la cryptographie, qui enregistre des transactions ou des interactions numériques entre participants dans des blocs de données. Une fois validés, ces blocs sont intégrés au réseau, ce qui permet à tout participant de retracer l'historique des transactions, sans jamais pouvoir le modifier.
Pour en savoir plus, consultez notre guide sur les chaînes de blocs pour PME.
Tout internaute peut désormais utiliser le Web 3.0 pour créer et entreposer ses propres données, son identité, ses contenus, ses algorithmes, ses protocoles et ses jetons de gouvernance sans dépendre des serveurs, logiciels, fournisseurs et entreprises derrière ces services. En outre, il est maintenant possible de choisir à qui faire confiance pour les opérations et le stockage des données.
Comme les services de stockage et de validation des données peuvent être effectués par n'importe quel appareil connecté au réseau, chaque utilisateur peut monétiser ce service en se faisant rémunérer pour sa contribution. Ce processus est identique au minage de cryptomonnaie.
Grâce à une nouvelle façon de gérer l'information tout en en conservant la propriété, le Web 3.0 permet de développer divers actifs, comme les jetons non fongibles, les cryptomonnaies, etc. Le métavers peut également bénéficier de cette technologie qui vise à intégrer le monde réel au monde virtuel en transportant les utilisateurs dans un monde numérique en 3D.
Quelle est la différence entre le Web 3.0 et le Web 2.0?
Pour comprendre la différence entre les diverses générations de l'Internet, il faut oublier un instant le Web 3.0. Un petit rappel historique s'impose: le Web 1.0 ou la première génération d'Internet fonctionnait avec des auteurs et des consommateurs de contenus fixes bien définis. D'un côté, il y avait de grands sites qui fournissaient de l'information et de l'autre côté, il y avait des lecteurs qui consommaient ces informations, sans qu'il n'y ait d'interaction entre eux.
A la fin des années 1990 et au début des années 2000, le Web 2.0 est né. Les sites et les blogues sont devenus des espaces de débat, basés sur la pluralité et l'interaction entre les utilisateurs. On assiste alors à l'explosion des groupes et des espaces de discussion, ainsi que des réseaux sociaux et des applications de messagerie instantanée. Dans ce contexte, les utilisateurs deviennent également des producteurs de contenu.
Cependant, bien que l'information puisse être créée et diffusée par n'importe quel utilisateur du Web 2.0, le contrôle de ces données reste entre les mains d'un petit nombre d'entreprises.
L'arrivée du Web 3.0 va changer la donne. La principale différence entre le Web 3.0 et le Web 2.0 est que la nouvelle génération retire le contrôle de l'information des mains des grandes entreprises. Avec l'authentification des informations diffusées à travers le réseau de la chaîne de blocs, la gestion des données relève des OAD (Organisations Décentralisées Autonomes), et la gouvernance est répartie entre les parties prenantes, qui sont les gestionnaires des jetons de gouvernance.
Le Web 3.0 est-il sécurisé?
Comme tous les enregistrements de données du Web 3.0 sont effectués selon le concept de la chaîne de blocs, toutes les informations saisies dans le système sont cryptées et entreposées dans une base de données accessible à tous, mais non modifiable, seuls les nouveaux enregistrements étant autorisés.
Cela signifie qu'il est impossible de modifier les informations déjà enregistrées. Un utilisateur qui possède des cryptomonnaies, par exemple, restera propriétaire de leur valeur jusqu'à ce qu'il décide de les vendre et ainsi d'enregistrer cette nouvelle information dans la chaîne de blocs.
Comme toutes les données du Web 3.0 sont décentralisées et dépendent d'un nombre infini d'appareils connectés pour vérifier l'authenticité des informations, il est pratiquement impossible de contourner le système dans la mesure où le contrôle ne relève pas d'un seul agent.
Influence du Web 3.0 sur les PME
Bien que le Web 3.0 soit encore un concept relativement nouveau, il est évident que la nouvelle génération d'Internet offre de nouvelles opportunités aux petites et moyennes entreprises (PME).
Désormais, les entrepreneurs n'ont plus besoin de dépendre des grandes entreprises pour gérer les informations sensibles, les portefeuilles de clients et les registres de ventes, entre autres.
En outre, le Web 3.0 permet des transactions commerciales en ligne directement entre l'entreprise et le consommateur final, en éliminant les intermédiaires normalement gérés par les géants du numérique et/ou de la finance. Ce type d'opération autorise également l'utilisation de moyens de paiement alternatifs comme les cryptomonnaies, au cours de transactions instantanées et sécurisées. Ce processus permet d'offrir aux utilisateurs un large choix d'accès tout en favorisant les marges bénéficiaires de l'entrepreneur. Si vous anticipez l'impact du Web 3.0, vous serez en mesure de vous préparer aux tendances qui en découleront.
Quand le Web 3.0 sera-t-il pleinement intégré?
Malgré une forte évolution du marché numérique et des investissements conséquents qui augmentent d'année en année, le Web 3.0 n'en est encore qu'à ses débuts. Cette technologie devra faire l'objet d'un développement constant au cours des prochaines années jusqu'à sa stabilisation et démocratisation auprès de l'ensemble des internautes. Comme l'Internet 3.0 est un concept complexe avec un accès plus compliqué et des possibilités d'utilisation limitées, le Web 3.0 est encore difficile d'accès pour la plupart des utilisateurs du réseau.
Autre point important: les spécialistes s'accordent à dire que le Web 2.0 n'est pas prêt de disparaître. Le plus probable est que ces deux concepts Internet coexistent en fonction des besoins et indications de chaque situation ou utilisateur.